Une stabilité dans le chaos
Arthur, trois ans et demi, joue dans le sable et grimpe sur la petite glissoire. Il saute, il court, il crie. Il se chicane avec son petit frère Victor. Ce matin, il y a de l’action dans la cour arrière ! Difficile de deviner qu’il y a un peu plus d’un an, ce petit garçon actif était très mal en point. Même Vanessa, sa mère, a encore de la difficulté à y croire. Comme si tout cela n’avait été qu’un cauchemar.
Les premiers symptômes d’Arthur sont d’abord passés inaperçus. « Arthur avait plein d’ecchymoses de la tête aux pieds. On se questionnait, mais comme il bouge beaucoup, on pensait que c’était normal. Il se cognait régulièrement, confie Vanessa. On a vu des pétéchies derrière sa tête. Comme je lui avais rasé les cheveux, on a pensé que c’était de l’irritation. »
Les doutes ont fait place à l’inquiétude quand Arthur, qui se plaignait d’une grosse douleur au ventre, s’est réveillé brutalement, en crise, en pleine nuit. « On n’arrivait pas à le consoler, alors j’ai appelé Info-Santé qui nous a conseillés d’aller à l’urgence à la première heure », raconte la jeune maman.
Tandis qu’elle s’occupait de Victor, alors bébé naissant, à la maison, c’est son conjoint qui s’est déplacé à l’hôpital. En pleurant, il lui a annoncé au téléphone le diagnostic : leucémie aiguë lymphoblastique.
« J’étais sur le point de commencer le ménage. J’ai plutôt fait une valise pour Arthur qui était hospitalisé. J’étais sous le choc, j’avais de la difficulté à réfléchir, j’étais comme dans un état second. Ça m’a pris des heures. »
Au chevet de son fils
Vanessa, qui craignait de voir Arthur allongé dans un lit d’hôpital, « branché de partout », s’est efforcée de retrouver son sang-froid avant de se rendre à son chevet. Son conjoint et elle s’y rendaient en alternance. Son bébé Victor, qu’elle allaitait encore, l’accompagnait. Les deux couchaient dans le petit lit d’hôpital, tandis les cernes se creusaient sous ses yeux. « À la maison, je me souviens que je pleurais seule. Je criais : pourquoi ? pourquoi ? J’avais tellement mal ! »
Pour aider à traverser l’épreuve, la petite famille a pu rapidement compter sur l’équipe de Leucan. « On a reçu la trousse d’accueil et, au fil de nos besoins, on a reçu du soutien financier, comme des cartes d’épicerie. La garderie a commencé plus tôt que prévu, ça a fait exploser notre budget. Leucan était là pour nous aider. »
Vanessa est particulièrement reconnaissante envers Nathalie, la conseillère, qui l’a accompagnée à la garderie pour expliquer la condition de santé d’Arthur et sensibiliser l’équipe d’éducatrices à sa nouvelle réalité. « Ça m’a soulagée, parce que ça confirmait le sérieux de la condition d’Arthur. Quand j’oubliais certains détails, Nathalie était là pour compléter. »
La vie normale à nouveau
Arthur a débuté son traitement de maintenance. Il a réintégré la garderie, Victor y a aussi fait son entrée. « La vie normale reprend peu à peu son cours, ça fait du bien. » Le pire est derrière, souligne Vanessa. « Il y a eu des épisodes difficiles, où on a failli le perdre. Mais il s’en est sorti et cette épreuve a rapproché toute la famille. L’insouciance d’Arthur m’a aidée à passer au travers. »
Le besoin d’accompagnement se fait moins régulier maintenant. Vanessa sait toutefois qu’en cas de besoin, elle trouvera une oreille attentive, une personne à qui parler à Leucan.