Le plus doux chapitre de ma vie professionnelle
Au-delà de la fierté d’avoir été nommée directrice générale de Leucan, il y a autre chose qui m’anime quand je pense à mon nouveau rôle, à son sens et aux étapes m’ayant menée ici aujourd’hui. Laissez-moi vous raconter.
Oui, il y a la fierté, mais c’est surtout une immense douceur dans mon cœur qui prend le dessus. Cette douce, et à la fois ferme, conviction que j’aiderai de façon importante la cause; que j’aurai le grand privilège de faire partie des Défenseurs de Leucan et de tendre la main à ces enfants au courage plus grand que nature et à leur famille.
Dans la rudesse de l’épreuve et devant la si grande montagne à gravir, les parents sont autant écorchés que les petits; c’est l’angoisse qui coule dans leurs veines pendant que la chimio coule dans celles de leur enfant. Je le sais, parce que cette maman, je l’ai été. Je l’ai eue, cette surdose d’angoisse.
Mon fils aîné a reçu un diagnostic de sarcome d’Ewing en 2007, alors qu’il avait 9 ans.
En 2008, après de longs traitements et une accalmie de neuf mois, une rechute nous a été annoncée.
On recommence alors tout.
Six mois après la fin des traitements, en 2009, c’est une leucémie qui est venue cogner à notre porte. Dans la brutalité de la situation, une lueur d’espoir : son jeune frère avait une moelle compatible à 100% et lui en a fait don… don de la vie.
L’espoir, comme une douce brise
Leucan est entrée dans notre vie quelques heures après le premier diagnostic pour venir l’adoucir. Comme un grand filet de sécurité dont les mailles sont tissées d’humains avec, eux aussi, plein de douceur dans leurs yeux et dans leur cœur.
Quand on a reçu le fameux sac rouge, « la trousse » de Leucan que les familles connaissent si bien, on a lu le recueil Porteurs d’espoir, qui présentait 25 portraits d’adultes et jeunes adultes qui avaient traversé l’épreuve d’un cancer pédiatrique et qui en étaient guéris. C’était un baume sur le cœur d’une maman dont l’univers venait d’être complètement secoué. Je me souviens de m’être dit qu’un jour, mon fils apparaitrait dans un recueil comme celui-là pour inspirer, à son tour, d’autres familles.
Nous sommes maintenant en 2022 et mon fils est complètement guéri des trois cancers qu’il a eus.
Nous sommes en 2022 et Leucan demeure la pierre angulaire pour porter l’espoir à ces enfants et à leur famille, pour que ce recueil soit éventuellement composé de centaines, de milliers de pages. Et pour les familles chez qui le pire arrive, Leucan sera toujours là pour honorer la mémoire, accompagner et réconforter.
Nous sommes en 2022 et j’entame le plus beau chapitre de ma vie professionnelle. Chaque jour, je ferai honneur aux 44 années d’histoire de Leucan et j’écrirai, avec mon équipe extraordinaire et dévouée, une suite remplie d’espoir… et de douceur.
Juli Meilleur, directrice générale de Leucan
