« Pourquoi tu pleures, maman ? »

Garçon joyeux et énergique, Émile, 4 ans, n’était plus lui-même depuis une dizaine de jours. Il était fatigué, amorphe. À la garderie, il ne voulait même plus jouer avec les autres enfants. Son teint était livide, il faisait de la fièvre par intermittence. Sa mère Diana, inquiète, l’a conduit chez le médecin. Rien ne clochait à l’examen, mais des prises de sang ont été révélatrices. « Quand ils ont mis le bandage pour insérer l’aiguille, son bras s’est couvert de pétéchies. Je croyais qu’ils l’avaient manqué ! »

Une heure plus tard, le médecin recommandait à Diana de se rendre à l’hôpital sans attendre : le niveau de plaquettes dans le sang d’Émile était anormalement bas. Après de nouvelles prises de sang, le diagnostic est tombé : leucémie aiguë lymphoblastique.

« Je me souviens que nous étions dans une petite salle à l’urgence quand le médecin est venu l’annoncer. Émile était dans mes bras. Je pleurais. Le médecin a fermé le rideau et Émile m’a pris le visage avec ses petites mains. Il m’a dit : “pourquoi tu pleures, maman ? ” Je me suis mise à pleurer encore plus. Il était tellement cute, il ne savait pas ce qui l’attendait. »

Une présence rassurante

Diana a téléphoné à son conjoint au travail. Il les a rejoints à l’hôpital d’où la famille n’est ressortie que deux semaines plus tard. « Cette annonce, c’est comme la fin du monde qu’on connaît. Je me souviens exactement de tout. On s’attend à plein de choses, mais pas à ça. On ne pense pas à ce scénario », confie Diana.

Rapidement, Leucan a accompagné la petite famille par le biais de Julie, conseillère aux familles. « C’était vraiment une présence rassurante à l’hôpital. On savait que quelqu’un était là pour nous, tout le temps. On la voyait souvent, à la clinique aussi. Elle organisait des déjeuners, des dîners. On pouvait jaser. Les activités qu’elle organisait facilitaient le contact avec les autres parents. C’était vraiment bien. »

La doudou, offerte dans la trousse d’accueil, est devenu pour Émile un objet d’un grand réconfort. « C’est un enfant très sensoriel, alors la doudou est extrêmement importante. Elle ne le quitte plus à ce jour ! » Ses parents ont aussi apprécié le livre sur le cancer. « Ça nous a vraiment permis d’avoir un aperçu de ce qui nous attendait, parce que c’était pour nous un univers totalement inconnu. Tout ce qu’il y a dans le sac rouge a son utilité. Et je me souviens que le thermomètre offert a été notre meilleur ami ! »

Émile a vécu difficilement les premiers traitements. Lors des visites à la clinique, il refusait de parler, de jouer. À l’hôpital, il se cachait dès que quelqu’un ouvrait la porte de sa chambre. « Ce qui a été le plus difficile, c’est l’adaptation. Comme Émile est très sensoriel, se faire piquer et tâter était très envahissant pour lui. »

Massages : des pommes dans le dos

Les séances de massothérapie de Leucan ont eu sur lui un effet très apaisant. « Il a tellement aimé ça ! C’était son moment, ça changeait son humeur, comme s’il se disait : “c’est mon moment, je suis calme et je me fais flatter“. » À ce jour, il demande encore à sa grand-maman de lui dessiner des pommes dans le dos, comme le faisait la massothérapeute.

Diana et son conjoint ont reçu un soutien financier de Leucan. « Les premiers mois, ce n’était pas évident financièrement. Mon conjoint ne travaillait pas. Moi, j’ai arrêté de travailler pendant un an. On reçoit un montant à tous les mois. On a aussi reçu un panier de Noël et un soutien à la rentrée scolaire. Ça nous a donné un bon coup de main. »

Deux ans plus tard, Émile se porte très bien. Il en est à son cinquième cycle de maintenance. Il a pu intégrer l’école comme prévu. « Il vit une vie normale de petit garçon, à l’exception de visites à l’hôpital qu’il juge encore très fréquentes. Mais ça fait partie de son quotidien. »

Diana et son conjoint respirent mieux. « Nous avons eu la chance d’être super bien entourés, mais encore aujourd’hui, je ne sais pas comment on a fait. »